Trek RSL MTB : la performance route transposée au tout-terrain

Aération

Pour une chaussure conçue pour encaisser la poussière, la boue et les efforts longs, la Trek RSL MTB s’en sort bien côté respirabilité. L’empeigne synthétique perforée laisse circuler l’air, même quand la température grimpe ou que l’effort se prolonge. Pas de sensation d’étuve, pas de pied qui chauffe à chaque coup de pédale.

Mais forcément, quand on a testé la version route en Knit, la comparaison est un peu dure. Le tissage ultra aéré du Knit crée une ventilation plus marquée et une sensation de légèreté difficile à battre. Ici, la RSL MTB est un peu plus fermée, un peu plus dense — mais c’est cohérent avec l’usage VTT/gravel. Pour la catégorie, c’est clairement au-dessus de la moyenne.

Confort

Dès les premières minutes, on sent que Trek a revu sa copie sur le fit. Il y a de la place à l’avant, les orteils respirent, et surtout… aucun point de pression. Même après plusieurs heures sur le vélo, dans des conditions pas toujours douces, le pied reste à l’aise.

La technologie METNET joue clairement son rôle. Cette zone un peu plus souple à l’avant-pied permet au matériau de s’adapter au pied sans le contraindre. Résultat : un maintien ferme mais sans effet carcan. C’est rare sur une chaussure aussi rigide.

Petit bémol : la semelle intérieure d’origine est assez plate. Ça conviendra à pas mal de cyclistes, mais ceux qui ont une arche plus marquée devront sans doute passer sur une semelle plus adaptée (les Trek BioDynamic ou du sur-mesure).

Et sur des longues descentes techniques, une légère fatigue plantaire peut se faire sentir. Rien de rédhibitoire, mais c’est le rappel que cette chaussure joue dans la cour du rendement pur, pas du confort de marche.

Rigidité

Là-dessus, aucun doute : Trek a mis le curseur à fond. La semelle carbone OCLV est ultra rigide, avec un indice 14/14. Ça se sent dès la première relance : zéro déperdition, chaque watt passe direct dans la transmission.

Le talon est verrouillé, bien calé grâce à un revêtement interne antidérapant. La sensation d’efficacité est immédiate. Que ce soit en gravel nerveux ou en XC plus musclé, la chaussure suit sans jamais bouger.

Évidemment, à pied, ce n’est pas le même délire. La semelle ne se plie pas, même avec le caoutchouc Tachyon ou les crampons vissés. Mais pour des courses comme le Roc d’Azur, avec du portage ou des poussettes sur terrain glissant, le grip est là, la stabilité aussi. Bref, elle assume son rôle de chaussure de “racer”, sans pour autant t’abandonner dès que tu poses le pied à terre.

Serrage

Le système BOA Li2 reste ce qui se fait de mieux aujourd’hui. Deux molettes métalliques, un micro-ajustement au clic près, un serrage différencié entre l’avant et le cou-de-pied. C’est simple, rapide, efficace — même en plein effort.

La répartition de la tension est propre : pas de point dur, pas de zone qui tire plus qu’une autre. En course ou sur sortie longue, le serrage reste stable, sans avoir besoin de retoucher sans arrêt.

Seul petit manque : une dissociation encore plus marquée entre le haut et le bas du pied permettrait un réglage encore plus fin, notamment pour ceux qui ont des pieds à volume asymétrique. Mais c’est vraiment pour chipoter.

Entretien

Là-dessus, rien à redire. Trek a blindé la chaussure : semelle externe avec revêtement caoutchouc pour absorber les chocs, renforts GnarGuard aux endroits sensibles (pointe, talon), et matériaux qui résistent à la poussière, aux frottements, à la boue.

Et surtout, c’est facile à nettoyer. Pas de tissu qui garde les traces, pas de maille où la poussière s’incruste. Un coup d’éponge et ça repart.

Après plusieurs semaines de test, la paire n’a pas bougé : ni au niveau des matériaux, ni au niveau du serrage. C’est solide, propre, bien fini.

Verdict

Avec la RSL MTB, Trek signe une vraie chaussure de compétition. Rigidité, précision, efficacité… tout y est. Mais ce qui surprend, c’est cette capacité à rester confortable. Le fit plus large à l’avant, la tige plus souple, le serrage bien réparti : on sent que Trek n’a pas juste voulu faire une chaussure qui pousse fort, mais aussi une chaussure qu’on peut porter longtemps sans souffrir.

Sur le terrain, elle répond présent dans toutes les situations : relances explosives, sections techniques, portages. Le grip rassure, la semelle carbone propulse, et le serrage BOA ajuste le tout sans prise de tête.

Est-ce que c’est une paire pour tout le monde ? Non. À 399,99 €, en noir ou blanc uniquement, elle vise clairement les cyclistes qui enchaînent les kilomètres, les courses ou les grosses sorties techniques. Mais pour ceux qui cherchent une chaussure unique, capable d’allier rendement, maintien et robustesse, elle mérite clairement sa place tout en haut de la liste.