Pendant des années, le couple pédale/chaussure a peu évolué. Entre Look, Shimano et Time, les standards sont bien ancrés. Et puis Ekoï est arrivé avec un concept inédit : PW8, un système qui repense complètement cette interface.
L’idée : rapprocher le pied de l’axe de la pédale, augmenter la surface d’appui et créer un ensemble pédale-chaussure plus homogène. On a testé le système sur plusieurs semaines, avec ses points forts… et ses limites.
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Ekoï PW8 : test du nouveau système chaussure pédale pour la route
Pensé comme une alternative sérieuse aux systèmes Look et Shimano, le système de pédales PW8 d’Ekoï mise sur la simplicité de réglage et une sensation de pédalage plus directe.
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Un système exclusif et complet
PW8 n’est pas une simple paire de pédales. C’est un système global qui regroupe :
- une pédale spécifique (disponible en acier chromoly et bientôt en version titane),
- des cales ultra-fines intégrées à la semelle,
- et une chaussure dédiée, la Ekoï C12 Pro Full Carbon, seule compatible pour l’instant.
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Une installation simplifiée et des réglages précis
Le système PW8 est livré avec quatre types de cales offrant différentes libertés angulaires (0°, 1,5°, 3° et 6°). Leur installation est simple et le réglage se fait avec précision, notamment en comparaison avec d’autres standards du marché. Les utilisateurs notent une prise en main rapide, sans phase d’adaptation, grâce à un chaussage fluide et un déclipsage instinctif.
Le positionnement du pied demande un peu d’attention au départ, mais une fois la configuration ajustée, la stabilité est optimale. En revanche, certains utilisateurs peuvent atteindre la limite de la liberté angulaire, notamment en cas de posture très marquée (talons rentrés). Le Q-factor n’est pas ajustable d’origine ; seule l’ajout manuel d’entretoises permettrait d’en modifier l’écartement.
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Un pédalage plus direct, plus homogène
Dès les premiers tours de manivelle, la différence se sent. Pas de révolution, mais une vraie sensation de pédalage plus fluide, plus “rond”. La liaison chaussure/pédale est plus rigide, mais sans inconfort : on sent simplement que chaque watt passe directement dans la manivelle.
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Le contact est stable, silencieux, et surtout, il n’y a plus ce petit “flottement” souvent perceptible sur des systèmes plus anciens. La transition entre la poussée et le tirage est naturelle, presque continue. Ce n’est pas un gain mesurable, mais c’est une sensation de rendement améliorée qui, sur la durée, rend le pédalage plus agréable.
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Installation et prise en main
Le système demande un peu de minutie au départ : il faut trouver son bon calage, mais le réglage est intuitif et les repères tombent bien. Le chaussage et le déclipsage sont proches de ce qu’on connaît déjà : aucun apprentissage particulier, juste une sensation d’enclenchement un peu différente, plus douce, mais tout aussi rassurante.
Franchement, la prise en main est immédiate : aucun temps d’adaptation, et surtout aucun problème de confort ou de maintien dès la première sortie.
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Confort et sensations à long terme
La stabilité est excellente, et on sent tout de suite la grande surface d’appui. Ce qui surprend au départ, c’est que la pédale prend jusqu’à sous la voûte plantaire. C’est inhabituel, mais absolument pas gênant une fois en roulant, au contraire, on s’y fait vite et c’est agréable.
Le transfert de puissance est net, surtout avec des chaussures très rigides comme les PW8 C12 Cuir Pro Full Carbon.
Visuellement, les cales peuvent surprendre : plus grandes, plus massives… mais une fois clipsé, on oublie tout. C’est un système qui respire la cohérence et la solidité.
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À l’usage : du bon et un petit point de vigilance
Le seul vrai bémol concerne la proximité de la pédale au sol. Sur un terrain très vallonné, ou dans des virages très inclinés, il y a un léger risque de contact. Rien de dangereux en pratique, mais il faut en être conscient.
L’usure des cales reste limitée dans un usage route classique, y compris en marchant brièvement grâce aux inserts semelle Michelin.
Sous la pluie ou sur route humide, aucun souci de fiabilité. En revanche, sur du gravel ou dans la poussière, le système montre ses limites : le sable et les petits cailloux peuvent gêner l’enclenchement. PW8 reste donc avant tout un système orienté route.
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Entretien et durabilité
Bonne surprise : le système semble robuste. Pas de jeu, pas d’usure prématurée des cales après plusieurs centaines de kilomètres. Ekoï fournit des kits d’entretien simples à utiliser, et toutes les pièces sont disponibles sur son site. Aucune donnée officielle sur la durée de vie moyenne des cales, mais l’usure paraît contenue, surtout comparée à du Look ou du Shimano.
Le verdict des pédales PW8 : une belle innovation, réaliste et crédible
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PW8, c’est une vraie innovation, mais sans surpromesse. Le système ne transforme pas ta puissance, il optimise ton confort et ton rendement. Les gains ne se mesurent pas en watts, mais en sensations : moins de perte, plus de fluidité, plus de cohérence entre la chaussure et la pédale.
Ceux qui cherchent la performance sans sacrifier le confort y trouveront leur compte. Ceux qui veulent simplement rouler tranquille peuvent aussi en avoir besoin. C’est un concept intelligent, bien exécuté, et surtout, agréable à rouler. Et si Ekoï parvient à le rendre compatible avec d’autres chaussures, il pourrait bien trouver sa place dans le peloton.
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